Ouattara prône une nouvelle fois le recours à la force pour déloger Gbagbo

Publié le par sethkokohongrie

alassane ouattara
Lors d'une visio-conférence avec un centre de réflexion de Washington, Alassane Ouattara s'est de nouveau dit prêt à former un gouvernement avec des partisans de Laurent Gbagbo, dont le départ ne pourra se faire, selon lui, que par la force.
Par Dépêche (texte)
 

AFP - Alassane Ouattara, reconnu président ivoirien par la communauté internationale, a appelé vendredi à la force pour faire partir Laurent Gbagbo du pouvoir, à 48 heures de la venue à Abidjan d'une nouvelle médiation africaine pour tenter de dénouer la crise.

L'Union européenne a de son côté accru la pression sur M. Gbagbo et 87 de ses proches en décidant de geler leurs avoirs en Europe, notamment dans le secteur du cacao et du pétrole.

Je crois vraiment qu'il faut utiliser la force pour faire partir M. Gbagbo. Je pense qu'il est temps", a déclaré M. Ouattara lors d'une visio-conférence avec un centre de réflexion de Washington, depuis son QG du Golf hôtel d'Abidjan soumis à un blocus des forces de sécurité loyales à son rival.

 

"Je ne veux pas d'effusion de sang", a-t-il cependant assuré, accusant le camp Gbagbo d'être en train d'importer des munitions ainsi qu'environ 3.000 mercenaires.

Il s'est toutefois dit prêt à former un gouvernement avec des personnalités issues du camp adverse.

Après un mois et demi de crise née de la présidentielle du 28 novembre, M. Ouattara semble tirer un trait sur une solution diplomatique: "la stratégie de M. Gbagbo est de gagner du temps", a-t-il lancé.

Le Premier ministre kényan Raila Odinga, envoyé par l'Union africaine comme médiateur, est pourtant attendu dimanche à Abidjan.

 

Il avait effectué une première visite infructueuse début janvier avec trois chefs d'Etat mandatés par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).

M. Gbagbo est sous la menace d'une opération militaire, en préparation au niveau de la Cédéao, s'il ne cède pas le pouvoir à M. Ouattara.

Guillaume Soro, Premier ministre de ce dernier, a averti que sans intervention militaire "bien ciblée" de l'Afrique de l'Ouest "ce sera la guerre", dans une interview à l'hebdomadaire Jeune Afrique.

A l'issue d'un entretien mercredi à Nairobi avec le président de la commission de l'UA Jean Ping, M. Odinga avait "une nouvelle fois" estimé que la force devait être considéré comme un dernier recours.

Les sanctions décidées vendredi par l'Union européenne ciblent notamment les secteurs pétrolier, portuaire, bancaire, ainsi que les filières du cacao, du café et du caoutchouc naturel, selon des sources diplomatiques.

Un diplomate européen a reconnu que M. Gbagbo et ses proches ont sans doute eu le temps de transférer leurs avoirs financiers hors d'Europe "mais la mesure reste importante au-delà pour le symbole politique".

Le Premier ministre kényan Raila Odinga, envoyé par l'Union africaine comme médiateur, est pourtant attendu dimanche à Abidjan.

 

Il avait effectué une première visite infructueuse début janvier avec trois chefs d'Etat mandatés par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).

M. Gbagbo est sous la menace d'une opération militaire, en préparation au niveau de la Cédéao, s'il ne cède pas le pouvoir à M. Ouattara.

Guillaume Soro, Premier ministre de ce dernier, a averti que sans intervention militaire "bien ciblée" de l'Afrique de l'Ouest "ce sera la guerre", dans une interview à l'hebdomadaire Jeune Afrique.

A l'issue d'un entretien mercredi à Nairobi avec le président de la commission de l'UA Jean Ping, M. Odinga avait "une nouvelle fois" estimé que la force devait être considéré comme un dernier recours.

Les sanctions décidées vendredi par l'Union européenne ciblent notamment les secteurs pétrolier, portuaire, bancaire, ainsi que les filières du cacao, du café et du caoutchouc naturel, selon des sources diplomatiques.

Un diplomate européen a reconnu que M. Gbagbo et ses proches ont sans doute eu le temps de transférer leurs avoirs financiers hors d'Europe "mais la mesure reste importante au-delà pour le symbole politique".

Vendredi, le calme régnait à Abidjan au lendemain d'attaques visant la force de l'ONU.

"Cela été vraiment très calme cette nuit", comme la précédente, a déclaré à l'AFP sous couvert d'anonymat un chauffeur de taxi, habitant du quartier d'Abobo, sous couvre-feu depuis mercredi et jusqu'à samedi matin, comme le proche quartier d'Anyama (nord d'Abidjan).

Abobo, fief de M. Ouattara, a été le théâtre d'affrontements violents en début de semaine entre des hommes armés non identifiés et les Forces de défense et de sécurité (FDS), loyales au chef d'Etat sortant. Au moins 11 personnes ont été tuées, dont sept membres des forces de l'ordre, certains attaqués au lance-roquettes RPG7.

"On sait que des rebelles sont infiltrés à Abobo. Il y a des opérations en cours pour les identifier et les désarmer", a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello, évoquant une possible prolongation du couvre-feu "si les résultats ne sont pas atteints".

M. Don Mello a par ailleurs dénoncé les "accusations gratuites" formulées par la force de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci), qui a accusé "les forces civiles et militaires du camp du président Gbagbo" d'avoir incendié ou endommagé cinq de ses véhicules jeudi à Abidjan.

"Il faut avoir un minimum de preuves avant d'accuser. Est-ce que les visages (des auteurs des faits) sont estampillés +Gbagbo+ ? Il n'y a vraiment aucune preuve", a jugé le porte-parole.

Selon un bilan de l'ONU publié jeudi, la crise post-électorale a été marquée par 247 morts depuis la mi-décembre, dont des victimes de violences interethniques.

source AFP
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