La violence gagne du terrain à Abidjan

Publié le par sethkokohongrie

Des explosions ont secoué durant la nuit et mercredi matin le quartier de Koumassi, dans le sud d`Abidjan, alors que les combats entre forces de sécurité et partisans d`Alassane Ouattara s`étendent à d`autres secteurs de la capitale économique ivoirienne.

Des habitants de Koumassi ont signalé que la situation s`était calmée en début d`après-midi et que certaines personnes osaient même s`aventurer hors de chez elles.

Les affrontements entre partisans du président sortant Laurent Gbagbo et ceux d`Alassane Ouattara s`étaient surtout produits dans le nord de la ville dans le quartier d`Abobo, d`où les militants pro-Ouattara ont en partie réussi à chasser les forces loyales à Gbagbo.

Mais des fusillades ont été aussi entendues plus près du centre, le quartier des affaires, et à Koumassi.

Alassane Ouattara a été déclaré vainqueur du second tour de l`élection présidentielle du 28 novembre par une commission électorale indépendante dont les résultats ont été certifiés par les Nations unies. Ces résultats ont été invalidés par le Conseil constitutionnel ivoirien dirigé par un pro-Gbagbo.

"C`était chaud ce matin entre les soldats et les jeunes du quartier du Campement qui étaient armés", a déclaré Martin Kolia, un vendeur de téléphone à Koumassi.

"Mais les choses se sont calmées dans l`après-midi. Nous n`entendons plus de coups de feu et les gens commencent à sortir de chez eux pour se déplacer dans le quartier", a-t-il ajouté.

Il n`était pas possible d`obtenir un bilan de ces affrontements, comme pour la plupart des heurts signalés récemment à Abidjan.

COMMANDOS INVISIBLES

Hormis quelques combats signalés à Adjamé, plus proche du quartier des affaires dans le centre de la cité lagunaire, les affrontements étaient jusqu`à présent essentiellement cantonnés à Abobo, un faubourg du nord considéré comme un bastion de partisans d`Alassane Ouattara.

Des rebelles se faisant appeler les commandos invisibles ont pris le contrôle de la plus grande partie d`Abobo, dont ils ont expulsé les forces pro-Gbagbo.

Mardi, de jeunes partisans de Laurent Gbagbo ont pillé des commerces tenus par des étrangers dans le quartier commerçant d`Abidjan.

Les "Jeunes Patriotes" de Gbagbo sont connus de longue date pour des violences à caractère xénophobe, notamment leurs attaques contre la communauté française du pays en 2004, contre ses importantes communautés burkinabé et malienne ainsi que des Ivoiriens du Nord culturellement liés à celles-ci.

La rivalité entre Gbagbo et Ouattara se traduit par des affrontements armés qui menacent de replonger le premier producteur mondial de cacao dans la guerre civile.

La situation en matière de sécurité se dégrade en Côte d`Ivoire, où des accrochages entre camps rivaux se sont succédé durant la semaine écoulée. Des hostilités ont repris le long d`une ligne de cessez-le-feu Nord-Sud où le calme prévalait globalement depuis la guerre civile de 2002-2003.

Plus de 300 personnes sont mortes depuis novembre et, selon les Nations unies, le nombre de réfugiés ivoiriens au Liberia s`élève à 68.000 et l`on recense 40.000 déplacés.

La crise pèse sur les cours du cacao, mais aussi sur l`activité générale du pays, où des filiales de banques internationales ont décidé de suspendre leurs opérations.

Le gouvernement sortant de Laurent Gbagbo a commencé à verser les salaires cette semaine et il a menacé de nationaliser les filiales ivoiriennes de la Société générale et de BNP Paribas pour maintenir l`économie à flot.

La Société générale a condamné cette initiative.

source ABIDJAN.NET 

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