Après la chute de son Pouvoir, le plus dur commence pour Gbagbo

Publié le par sethkokohongrie

Ado gbagboUn homme livide. Assis sur le bord d’un lit d’une chambre d’hôtel. Transpirant à grosses gouttes dans un tricot de corps blanc à qui on tend une serviette pour s’essuyer sans même prendre une simple douche. Aussitôt une chemise de rechange lui est tendue. Il a de la peine à l’enfiler avant d’être secouru par le Commandant Issiaka Ouattara dit Wattao. Quelques temps après, aux côtés de son épouse Simone, il scrute l’horizon. Un regard sans fond où il retrace le film de sa vie. Celle des dix années passées au pouvoir. Et surtout la nouvelle qui commence. Cette scène difficile à croire montrait la chute de Laurent Gbagbo. En cavale depuis l’offensive des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) le 28 mars dernier, l’ancien président ivoirien est arrêté le lundi 11 avril dernier à sa résidence à Cocody (Abidjan). Une arrestation qui met fin à quatre mois d’une crise postélectorale qui aura coûté la vie à près d’un millier de personnes. Mais aussi une fin de parcours d’un homme qui a écrit son histoire dans le sang. De sa prise de pouvoir en 2000 dans des conditions «calamiteuses» à son départ dans des conditions aussi lugubres que macabres, Laurent Gbagbo a écrit le livre de sa vie. Dans un regard aux allures d’hallali, on pouvait lire le désarroi d’un homme face à son destin, un homme qui aura défié le monde entier. Sa nouvelle vie, Laurent Gbagbo devra l’assumer tout seul. Dans un isolement total. Seul au monde et seul face au monde, il doit répondre de tous ses crimes. Des poursuites judiciaires, il aura à y répondre. Assigné à résidence surveillée au Nord du pays depuis le mercredi 13 avril dernier, l’ancien président passe dorénavant ses journées entre lecture et télévision. Sans contact avec l’extérieur, l’homme qui faisait le printemps vit aujourd’hui réduit à sa plus simple expression. D’une vie où il était chef d’Etat avec gardes de corps, gyrophares, signature,…Gbagbo n’a plus ses privilèges du pouvoir depuis son arrestation le lundi 11 avril dernier. Après avoir fait la pluie et le beau temps pendant dix ans en Côte d’Ivoire, la version de Gbagbo, sur tous les massacres, crimes et autres violations des droits de l’Homme, est très attendue. Car la justice ivoirienne va se pencher sur les agissements de son régime.
Si le dictateur ivoirien peut se targuer d’échapper à la peine de mort puisque la nouvelle Constitution adoptée en 2000 interdit «toute sanction tendant à la privation de la vie humaine», Gbagbo Laurent est loin de sortir de l’auberge. En acceptant de préserver l’intégrité physique de l’ancien président, de son épouse et de leurs alliés politiques, le président Alassane Ouattara voulait laisser force à la justice de juger Gbagbo. Ce qu’il est appelé à faire dans les prochains mois en sa qualité de simple ivoirien, dépouillé de l’immunité dont il jouissait encore il y a quatre mois.
Après dix ans de gestion du pouvoir assortis de quatre mois de coup d’Etat électoral, le plus dur commence pour le dictateur ivoirien. Le temps des regrets et des remises en question.
OUATTARA Gaoussou

Source: Le Patriote

Une vidéo de l'ACSCI pour votre réflexion du jour

 

 

Inscrivez-vous dans la newsletter et Soyez le premier à visualiser nos prochaines vidéos

Publié dans Vue dans la presse

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article